Metroland

Ce projet porte sur les nouvelles inégalités territoriales induites par les dynamiques métropolitaines dans trois capitales ouest-et est-africaines (Bamako, Dakar et Nairobi) en prenant le foncier et sa valorisation comme clé d’entrée. Les périphéries de ces villes, malgré une diversité de pressions démographiques et d’investissements immobiliers, connaissent des changements massifs d’usage des sols, au croisement d’ambitieux projets étatiques, d’investissements immobiliers privés et d’achats individuels de terrains à bâtir. La compréhension de ces processus de transferts de terre et des reconfigurations socio-spatiales associées demeure partielle dans les fronts d’urbanisation. Ils sont beaucoup moins documentés que les grands projets qui se multiplient en Afrique sub-saharienne sous l’impulsion de capitaux internationaux et de volontés politiques nationales. L’originalité du projet est de prendre en compte une large panoplie d’acteurs, de filières et de dynamiques qui participent à ces changements d’usage des sols, ainsi que leurs impacts en termes de formes urbaines et d’inégalités. L’étalement des villes nourrit de multiples spéculations, des anticipations et des stratégies variées d’intéressement immobilier, ce qui forge notre hypothèse principale. La transition métropolitaine suscite ainsi des compétitions et des conflits parfois violents pour le contrôle de la rente foncière. Le projet réunit des chercheurs spécialistes des questions foncières, rurales et urbaines, géographes et socio-anthropologues. Nous conjuguons une approche de terrain croisant production de données qualitatives et collectes quantitatives, et analyse spatiale pour questionner :

1. les transactions menées sur les terres et les ressources en capital d’acteurs différenciés
2. les recompositions socio-spatiales des territoires, en termes d’usage et d’usagers,
3. les conflits et les mobilisations sociales suscitées par ces transformations.

Abstract

This project focuses on the new territorial inequalities induced by the metropolitan dynamics in three West and East African capitals (Bamako, Dakar and Nairobi), taking land and its valuation as the key entry point. The rural fringes of these cities which, despite a wide range of demographic pressures and property investments, are undergoing massive land use changes, at the crossroads of ambitious state projects, private economic real estate investments and individual purchases of land plots. The understanding of these land transfer processes and the associated socio-spatial reconfigurations remains partial in the urbanization fronts. They are less documented than megaprojects that are multiplying in sub-Saharan Africa under the impulse of international capital and national political will. The originality of the project is to take into account the wide range of actors, sectors and dynamics that participate in these land-use changes and their equally diverse impacts in terms of urban forms and inequalities. Urban sprawl feeds multiple speculations, anticipations and varied strategies of real estate profit-sharing; this forms the core hypothesis of our project. The metropolitan transition gives rise to competition and sometimes violent conflicts for the

control of land rents. The project brings together researchers specialized in land, rural and urban issues, geographers and socio-anthropologists. We combine an empirical approach with the production of qualitative data, quantitative data collection and spatial analysis to question (i) the transactions carried out on land and the capital resources of differentiated actors (ii) the socio-spatial reconfigurations of territories, in terms of use and users, and (iii) the conflicts and social mobilizations generated by these transformations.