Juliette Mariel

Domaines d’intérêt (questions de recherche et démarche)

Sujet de post-doctorat : Quel rôle du sensible dans la gestion paysanne de l’agrobiodiversité en climat semi-aride ? Développement d’une démarche de recherche-création via le médium filmique pour saisir et rendre visible les relations sensibles des paysan.ne.s à leur environnement.

Les agricultures familiales contribuent à la stabilité de la production agricole mondiale en produisant une part considérable de l’alimentation avec un impact limité sur l'environnement. Aujourd’hui, elles sont soumises à des changements globaux qui menacent leur subsistance, soulevant ainsi des enjeux de résilience et de sécurité alimentaire. Pour maintenir les agricultures familiales face à ces enjeux, de nombreux scientifiques montrent que les pratiques agricoles favorisant l’agrobiodiversité (i.e. la diversité des êtres vivants qui contribuent à l’alimentation et à l’agriculture) jouent un rôle majeur. Ils appellent donc à mieux comprendre selon quelles pratiques et avec quels savoirs les paysan.ne.s gèrent l’agrobiodiversité pour composer avec les aléas. Or, les études existantes sur ce sujet portent rarement sur les relations sensibles que les paysan.ne.s développent avec les entités multiples de leur environnement, et comment cette dimension sensible se traduit dans l’agriculture. Pourtant, de nombreuses études ethnographiques décrivent par exemples comment l’observation par le sensoriel des faits météorologiques (e.g. position des astres, aspect des nuages) orientent l’organisation des activités agricoles ; comment l’attachement affectif à un lieu, une semence, une plante, ou encore son appréciation sensorielle et esthétique, peuvent influencer des pratiques de culture et de sélection des semences. Inspiré des arts of noticing de l’anthropologie des liens, cette recherche vise à analyser la façon dont les vies humaines et non-humaines (vivantes ou non) sont entrelacées et interdépendantes, et interviennent dans la gestion paysanne de l’agrobiodiversité afin de développer des connaissances à même de reconnaître les pratiques agricoles résilientes, les maintenir, voire les diffuser.

Ce post-doctorat s’inscrit dans le cadre du projet de recherche ERC ARISER, porté par Vanesse Labeyrie, qui étudie les processus régissant les modes de gestion paysanne de l’agrobiodiversité en zone semi-aride au Maroc, au Sénégal et à Madagascar. Pour saisir et montrer la dimension sensible des relations entre les paysan.ne.s et leur environnement, ce travail repose sur une démarche de recherche-création qui articule une collaboration avec des artistes vidéastes/cinéastes (Marie Lusson, Théo Pétrignet, Clément Marchand et Pierre-Olivier Gaumin) et une approche transdisciplinaire. Nous déployons une méthodologie visuelle et sonore inspirée de l’ethnographie sensorielle dans l’objectif de produire des films de recherche dans chacun des pays d’étude d’ARISER et dont le sujet est décliné selon les pays :

• Maroc : rôle du sensoriel dans les choix des plantes cultivées via le prisme des pratiques culinaires.
• Sénégal : influence des dynamiques relationnelles et affectives dans le rapport des paysan.ne.s à l’entité semence-plante.
• Madagascar : place des savoirs sensibles dans les pratiques de culture de l’agrobiodiversité.

Cette recherche post-doctorale est portée par une double intention, celle d’une part de montrer aux acteurs du développement l’importance des relations sensibles et la nécessité de les prendre en compte dans la mise en œuvre d’actions faisant sens pour les paysan.e.s ; d’autre part, celle d’explorer la portée de pratiques sonores et visuelles comme méthodes pour mieux comprendre le rapport des humains à leur environnement, comme supports de dialogue multi-acteurs/science-société, et comme moyens de transformer et renouveler nos pratiques de recherche.

Domaines d’intérêt (questions de recherche et démarche)

Sujet de post-doctorat : Quel rôle du sensible dans la gestion paysanne de l’agrobiodiversité en climat semi-aride ? Développement d’une démarche de recherche-création via le médium filmique pour saisir et rendre visible les relations sensibles des paysan.ne.s à leur environnement.

Les agricultures familiales contribuent à la stabilité de la production agricole mondiale en produisant une part considérable de l’alimentation avec un impact limité sur l'environnement. Aujourd’hui, elles sont soumises à des changements globaux qui menacent leur subsistance, soulevant ainsi des enjeux de résilience et de sécurité alimentaire. Pour maintenir les agricultures familiales face à ces enjeux, de nombreux scientifiques montrent que les pratiques agricoles favorisant l’agrobiodiversité (i.e. la diversité des êtres vivants qui contribuent à l’alimentation et à l’agriculture) jouent un rôle majeur. Ils appellent donc à mieux comprendre selon quelles pratiques et avec quels savoirs les paysan.ne.s gèrent l’agrobiodiversité pour composer avec les aléas. Or, les études existantes sur ce sujet portent rarement sur les relations sensibles que les paysan.ne.s développent avec les entités multiples de leur environnement, et comment cette dimension sensible se traduit dans l’agriculture. Pourtant, de nombreuses études ethnographiques décrivent par exemples comment l’observation par le sensoriel des faits météorologiques (e.g. position des astres, aspect des nuages) orientent l’organisation des activités agricoles ; comment l’attachement affectif à un lieu, une semence, une plante, ou encore son appréciation sensorielle et esthétique, peuvent influencer des pratiques de culture et de sélection des semences. Inspiré des arts of noticing de l’anthropologie des liens, cette recherche vise à analyser la façon dont les vies humaines et non-humaines (vivantes ou non) sont entrelacées et interdépendantes, et interviennent dans la gestion paysanne de l’agrobiodiversité afin de développer des connaissances à même de reconnaître les pratiques agricoles résilientes, les maintenir, voire les diffuser.

Ce post-doctorat s’inscrit dans le cadre du projet de recherche ERC ARISER, porté par Vanesse Labeyrie, qui étudie les processus régissant les modes de gestion paysanne de l’agrobiodiversité en zone semi-aride au Maroc, au Sénégal et à Madagascar. Pour saisir et montrer la dimension sensible des relations entre les paysan.ne.s et leur environnement, ce travail repose sur une démarche de recherche-création qui articule une collaboration avec des artistes vidéastes/cinéastes (Marie Lusson, Théo Pétrignet, Clément Marchand et Pierre-Olivier Gaumin) et une approche transdisciplinaire. Nous déployons une méthodologie visuelle et sonore inspirée de l’ethnographie sensorielle dans l’objectif de produire des films de recherche dans chacun des pays d’étude d’ARISER et dont le sujet est décliné selon les pays :

• Maroc : rôle du sensoriel dans les choix des plantes cultivées via le prisme des pratiques culinaires.
• Sénégal : influence des dynamiques relationnelles et affectives dans le rapport des paysan.ne.s à l’entité semence-plante.
• Madagascar : place des savoirs sensibles dans les pratiques de culture de l’agrobiodiversité.

Cette recherche post-doctorale est portée par une double intention, celle d’une part de montrer aux acteurs du développement l’importance des relations sensibles et la nécessité de les prendre en compte dans la mise en œuvre d’actions faisant sens pour les paysan.e.s ; d’autre part, celle d’explorer la portée de pratiques sonores et visuelles comme méthodes pour mieux comprendre le rapport des humains à leur environnement, comme supports de dialogue multi-acteurs/science-société, et comme moyens de transformer et renouveler nos pratiques de recherche.

Mariel J., E. Penot et P. Danthu. Les systèmes agroforestiers dans les stratégies paysannes

de résilience à Madagascar. Économie rurale . Agricultures, alimentations, territoires, no 377: 43 63 . https://doi.org/10.4000/economierurale.9104

Mariel J, E. Penot, V. Labeyrie, H. Herimandimby et P. Danthu. From Shifting Rice Cultivation ( Tavy ) to Agroforestry Systems : A Century of Changing Land Use on the East Coast of Madagascar. Agroforestry Systems.

https://doi.org/10.1007/s10457-022-00761-8

Mariel J., V. Freycon , J. Randriamalala , V. Rafidison et V. Labeyrie. Local Knowledge of the Interactions between Agrobiodiversity and Soil : A Fertile Substrate for Adapting to Changes in the Soil in Madagascar? Journal of Ethnobiology 42, no 2 . https://doi.org/10.2993/0278 0771 42.2.180

Mariel J., S. M. Carrière, E. Penot, P. Danthu, V. Rafidisonet V. Labeyrie. Exploring Farmers’ Agrobiodiversity Management Practices and Knowledge in Clove Agroforests of Madagascar. People and Nature 3 (4): 914-28. https://doi.org/10.1002/pan3.10238

L.Vanesse, M. Antona, J. Baudry, D. Bazile, Ö. Bodin, S. Caillon, C. Leclerc, C. LePage, S. Louafi, J. Mariel, F. Massol et M.Thomas. Networking Agrobiodiversity Management to Foster Biodiversity Based Agriculture. A Review. Agronomy for Sustainable Development 41(1): 4. https://doi.org/10.1007/s13593-020-00662-z

Carrière S.M., H. Randriambanona, V. Labeyrie, D. Hervé, J. Mariel, S. Razanaka et J. Randriamalala. Biocultural landscapes diversity shaped by agricultural systems in Madagascar. In The New Natural History of Madagascar. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03235166

Danthu P., I. Michel, S.M. Carrière, V. Labeyrie, B. Rakouth, J.S arron, J. Mariel, D. Lasserre et E. Penot. Coming from Elsewhere : The Preponderance of Introduced Plant Species in Agroforestry Systems on the East Coast of Madagascar. Agroforestry Systems. https://doi.org/10.1007/s10457-022-00732-z