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Federico Andreotti

Membre Doctorant

Sujet de thèse : Reclaim the quinoa: Develop the Marca Colectiva to recognize Andes peasants' knowledge and agroecological practices for cultivating quinoa

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E-mail : federico.andreotti@wur.nl

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Ecole doctorale : GAIA

Les productions de Federico Andreotti

Thèse soutenue le 12/12/2022

Problématique Le quinoa (Chenopodium quinoa Willd.) a été domestiqué il y a plus de 7000 ans dans les Andes. Aujourd'hui les paysans continuent à le cultiver dans les mêmes zones d'altitude dans des systèmes à faibles niveaux d'intrants et/ou certifiés biologiques. Le quinoa est reconnu au plan international comme un super-aliment sain à haute teneur en nutriments. Il est riche en protéines, lipides, vitamines et minéraux et possède un équilibre extraordinaire de tous les acides aminés essentiels. Les 40 dernières années ont vu une grande expansion de la production et de l'expérimentation de la culture de quinoa dans le monde entier. Grâce à sa grande diversité génétique, le quinoa s'adapte à différentes conditions environnementales. Le quinoa prend de l'importance au niveau mondial en raison de son excellente qualité protéique et de sa tolérance aux stress abiotiques. Ses potentialités élevées ont été encouragées durant l'Année internationale du quinoa en 2013. Dans la région de Puno de l'Altiplano péruvien, les petits agriculteurs conservent la diversité génétique du quinoa dans son centre d'origine depuis la domestication de l'espèce. Dans ces paysages reconnus par l'Organisation des Nations Unies (FAO) comme des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM/GIAHS), le quinoa est valorisé dans les systèmes de cultures ancestraux connus sous le nom d'aynokas. Ces paysages agraires permettent aux petits agriculteurs de produire une grande diversité de variétés de quinoa, d'atteindre la sécurité alimentaire, d'exporter du quinoa et de développer des installations collectives dans les communautés locales. Pour faire face à la nouvelle concurrence mondiale, reconquérir et valoriser le rôle ancestral du paysan andin dans la production de quinoa est nécessaire pour préserver la biodiversité et valoriser les savoirs et pratiques agroécologiques spécifiques aux territoires andins. Peu d'instruments ont été utilisés pour caractériser et ensuite valoriser la production originale de quinoa dans cette zone. L'un d'entre eux consiste à développer une Marque Collective transnationale avec 25 organisations paysannes de cinq pays andins, qui permettra aux agriculteurs de défendre leurs droits de propriété sur la culture et la préservation de la diversité du quinoa sur leur territoire afin de reconnaître leur antériorité sur les marchés internationaux. Objectif général et Méthodes L'objectif principal de la thèse est de « développer une marque collective pour reconnaître l'antériorité des connaissances des paysans andins et leurs pratiques agroécologiques pour la culture du quinoa ». Pour atteindre cet objectif principal, la région de Puno de l'Altiplano au Pérou est sélectionnée comme étude de cas. Les pratiques culturales agricoles dans cette zone sont fortement diversifiées, impliquant des systèmes sylvo-pastoraux à base de lamas. En raison de la forte implication de la main-d'œuvre et de la richesse de la biodiversité locale, ces systèmes sont la plupart du temps non seulement en agriculture biologique, mais aussi à faible niveau d'intrants, valorisant de nombreuses variétés paysannes de quinoa. Les agriculteurs sont à la fois mis au défi d'adapter leurs pratiques aux changements globaux tout en maintenant leur identité des producteurs traditionnels de quinoa. Quatre systèmes de petites exploitations agricoles seront étudiés selon un gradient de modernité: (i) les aynokas, (ii) le système traditionnel bio / agroécologique, (iii) les systèmes conventionnels / traditionnels et (iiii) les systèmes conventionnels axés sur l'exportation. Cette recherche se concentrera sur trois niveaux: (a) la ferme, (b) la région et (c) le territoire andin dans lequel le quinoa est encore principalement produit. Nos principales questions de recherche sont: Comment l'évolution du marché a influencé les pratiques des agriculteurs? Quelles pratiques agroécologiques permettent de reconnaître les petits agriculteurs comme faisant partie de la Marque Collective? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire d'impliquer plusieurs acteurs dans la discussion: les agriculteurs, les organisations paysannes, les chercheurs, les états et les décideurs politiques. Le projet est structuré en 3 étapes. Premièrement, afin de décrire et de comprendre les changements dans le temps jusqu'à la situation actuelle, des visites et des entretiens serviront à réaliser un inventaire des pratiques locales et des connaissances sur la culture du quinoa pour définir une grille des pratiques agroécologiques. Deuxièmement, dans le processus d'évaluation des connaissances et des pratiques, et du changement jugé souhaitable pour les acteurs locaux, le jeu participatif sera utilisé pour comprendre quelles pratiques soutiennent ou font obstacle au développement de la Marque Collective au niveau des Andes. Troisièmement, pour approfondir l'approche des pratiques et des échanges de connaissances pour la mise en place de la Marque Collective Transnationale, des ateliers seront réalisés avec la participation de l'ensemble des acteurs des filières quinoa des cinq pays. Résultats attendus Les résultats de cette recherche seront diffusés en utilisant trois canaux différents. Premièrement, des publications scientifiques, deuxièmement des rapports pour les communautés locales et troisièmement des vidéos. Les documents vidéos serviront, en dehors du cadre particulier des recherches, à promouvoir et partager à l'échelle mondiale les pratiques locales et les connaissances qui sous-tendent la conservation de la diversité du quinoa, en mettant en avant le processus de création de la Marque Collective Quinoa Andina. L'urgence de développer cette étude n'est pas seulement limitée aux producteurs de quinoa dans les Andes, car elle servira aussi de modèle biologique, alimentaire et social pour d'autres espèces négligées et sous-utilisées pour l'agriculture et l'alimentation mondiale qui ont déjà ou auront très prochainement un boom similaire au niveau international comme le fonio, l'amarante, le chia ou le teff. Partenariats internationaux La thèse sera réalisée sous les auspices de 2 écoles doctorales: l'école doctorale GAIA (Montpellier) et l'école doctorale de Wageningen (Pays Bas) respectivement sous la direction du Dr. Didier Bazile de l'Unité Propre de Recherche Gestion des Ressources Renouvelables et Environnement (GREEN) du CIRAD et du Prof. Dr. Meine van Noordwijk du groupe de production végétale de l'Université de Wageningen. De plus, Dr. Ir. Erika Speelman du Laboratoire de science de l'information géographique et de télédétection à l'Université de Wageningen (WUR), Dr Mario Tapia (Université de La Molina, Lima, Pérou), Dr Alipio Canuhua (Université Altiplano, Puno, Pérou) et MsC Marco Chevarria (Cuzco, Pérou) feront partie du comité de thèse annuel. Enfin, la Direction Régionale FAO-RLC Amérique Latine et Caraïbes soutien cette initiative. Liens du sujet de thèse avec les activités de l'unité de recherche d'accueil: Le projet de thèse s'inscrit dans les trois axes de recherche prioritaires du Cirad suivants: (1) action publique pour le développement, (2) approvisionnement alimentaire durable et (3) agriculture écologiquement intensive. Il contribuera notamment aux réflexions sur l'agroécologie du Dispositif Prioritaire CIRAD en partenariat « Politiques publiques et développement rural en Amérique latine » en caractérisant l'impact de la culture de quinoa sur les écosystèmes dits naturels et son implication dans la mise en place de politiques spécifiques de conservation de la biodiversité. La thématique de cette thèse est centrale pour l'équipe GREEN du CIRAD dans sa réflexion sur la biodiversité et le lien individuel/collectif dans la gestion des ressources renouvelables. La portée pluridisciplinaire de la thèse ouvre aussi à un co-encadrement avec la WUR (Pays-Pays) sur un volet important lié à l'agroécologie et à la modélisation participative où nos méthodes respectives seront confrontées. Les questions de recherche sur ce thème, notamment le rôle des pratiques traditionnelles et de la confrontation du local au global dans les processus d'adaptation et de transformation des systèmes socio-écologiques, constituent une compréhension essentielle de la biodiversité. Notre récente entrée dans l'ED GAIA prend ici tout son sens avec un avis très favorable donné par son directeur pour cette thèse.