Placide Pierre Martial
Pierre Martial Placide
Membre Doctorant
Anthropologie
Sujet de thèse : Anthropologie sociale d’une crise foncière à Port-au-Prince de 1986 à 2012
Cette recherche porte sur le foncier en milieu urbain. Elle vise à traiter le problème en rapport avec le système légal réglementant la question foncière et les pratiques d’acquisition de propriété. L’étude est délimitée à partir de 1986 jusqu’à 2013. L’approche qualitative est privilégiée et les recherches de terrain seront menées sur trois zones choisies dans l’agglomération de Port-au-Prince
Adresse professionnelle :
E-mail : playha@yahoo.fr
Téléphone :
Ecole doctorale : Sciences sociales (n°286)
Directeur(s) : Lavigne Delville Philippe
Co-directeur/encadrant(s) :
Les productions de Pierre Martial Placide
Thèse soutenue le 10/12/2021
Cette étude s’inscrit dans une démarche anthroposociologique, à partir d’enquêtes qualitatives approfondies menées dans l’agglomération de Port-au-Prince. Elle porte sur la période 1986-2012, après la chute de la dictature duvaliériste qui a marqué le début de l’explosion urbaine, et de la création de nouveaux quartiers par occupation de terres. Cette recherche permet de comprendre les dynamiques foncières dans la ville de Port-au-Prince (Haïti), à l’interface entre les pratiques populaires d’acquisition et de transfert de la propriété et les pratiques des institutions publiques chargées de l’administration foncière, mettant à jour les modalités de la gouvernance foncière urbaine « par le bas » à Port-au-Prince. La problématique porte sur les manières d’accéder aux terrains pour construire sa maison dans l’agglomération de Port-au-Prince. Cette recherche décrit des formes diverses d’accès à la propriété et la construction de propriété sur des parcelles de terre occupées, achetées, louées ou affermées. Dans le contexte spécifique d’Haïti, où le cadastre est ancien et la majorité des terres ont été autrefois titrées, elle révèle des formes originales d’accès à la propriété foncière et de construction de cette propriété, apporte des connaissances sur les rapports entre « formalité » et « informalité » ou le dualisme entre les pratiques du droit de l’Etat et les pratiques populaires en milieu urbain. Les analyses portent aussi sur la question de la sécurité et l’insécurité foncière. Elles montrent l’ampleur de l’insécurité, les pratiques des professionnels et la façon dont ils contribuent à l’insécurité foncière. Dans un contexte où la présence des professionnels du foncier (arpenteurs, notaires, avocats, etc.), le recours au droit et son instrumentalisation font partie des stratégies institutionnalisées permettant de s’approprier des terrains. La construction de la propriété apparaît ainsi un processus incertain, fondé sur l’occupation durable d’un terrain, dans un environnement institutionnel particulièrement incertain, où arrangements locaux et coups de force se combinent. Cette mise en lumière de la gouvernance foncière « par le bas » à Port-au-Prince, telle qu’elle s’est construite depuis la chute du régime de Duvalier, constitue une toile de fond nécessaire pour comprendre les impacts fonciers du séisme de 2010, qui ont accentué les logiques à l’œuvre, tout comme les enjeux des tentatives de cadastrage qui ont suivi.