PRADA

PRADA -Process-relational adapatation to climate change

L’eau des océans monte et l’on compte de plus en plus d’épisodes de sécheresses et d’inondation. Les effets du changement climatique sont de plus en plus clairs. Mais ces grands phénomènes ne disent rien de la vulnérabilité des humains, des autres vivants ou des objets qui seront touchés ou pas par ces changements et l’on entend des discours parfois contradictoires sur le sujet.

Cependant les travaux récents sur le changement climatique et l’adaptation des individus et des populations démontrent que l’engagement et l’action sont favorisés lorsque la connaissance et les discours des chercheurs correspondent à ce que vivent concrètement les personnes. De leur côté, les chercheurs reconnaissent que de nouvelles approches doivent être développées qui prennent en compte les connaissances de nombreux acteurs.

Le projet de recherche PRADA s’engage dans cette direction en proposant une approche de recherche et d’action qui s’appuie sur les expériences vécues de vulnérabilité. Pour cela le projet s’appuie sur la notion d’assemblage définie par les philosophes Gilles Deleuze et Félix Guattari. Un assemblage est une collection d’éléments hétérogènes (des objets, des valeurs, des normes, des sentiments, des organisations, des humains, des animaux, de paysages, etc.) qui s’organise en un système. De ce système émerge du « faire » (vivre avec une inondation, nourrir une population, créer et maintenir un paysage, etc.).  Les assemblages permettent de regarder la réalité sous un certain point de vue, qui n’est pas complet et impartial, mais qui émane des relations entre ses éléments. Les assemblages sont pertinents pour aborder la complexité des expériences de vulnérabilité vécues par les personnes impliquées. En bref et simplement : la théorie des assemblages analyse la vulnérabilité dans la complexité des relations.

Nous choisissons la théorie des assemblages

  1. qui nous offre une compréhension nuancée de la vulnérabilité,
  2. qui engage les participants dans de la recherche et de l’action,
  3. qui propose une approche utile pour des actions d’adaptation à l’échelle de la communauté et de la municipalité.

Nous avons choisi d’aborder le cas du lac Salagou dans l’Hérault. La vulnérabilité du lac au changement climatique doit être pensée dans le cadre des relations entre différents usages, qui résultent chacun d’un assemblage. Un paysage et la dynamique d’un territoire comme le lac Salagou doit être analysé comme le produit d’un assemblage, composé de différents éléments, situés dans des espaces et des temporalités différentes. Des agriculteurs, des touristes, des artistes, des chercheurs, des pompiers, des élus locaux etc, vivent ce lieu de façons différentes en interagissant au sein de différents assemblages.

Le projet s’appuie sur de multiples méthodes, parmi lesquelles les entretiens relationnels et la photographie participative à propos des usages au sein d’assemblages.  Les effets du changement climatique comme la montée des températures ou le changement de la pluviométrie affectent tous les assemblages. Nous co-construirons avec les usagers des discours à propos de ces assemblages pour rendre compte de leur vulnérabilité et celle des usages.

Les solutions et les actions dépendent du sens que l’on donne aux choses ; le sens se découvre dans des discours et des histoires que l’on construit et que l’on se raconte. Ainsi notre projet nous engage avec les usagers dans un processus de définition de la vulnérabilité et de possibles actions en harmonie avec les identités et les valeurs.

Abstract

The effects of climate change are increasingly apparent. Rising sea levels and increasing numbers of droughts and floods are being recorded worldwide. These effects alone, however, do not say much about someone’s or something’s vulnerability. Vulnerability will play out differently, depending on what one looks at, be it a geographical region, a sector, or a community. In addition, there are different framings for studying vulnerability which lead to a disciplinary fragmentation and to different, often incompatible bodies of knowledges being produced. Such framings orient our thinking and sketch out general features of vulnerability which tend to be theoretically-driven, abstract and sometimes very general. However, recent work on the climate change research and action interface demonstrates that action is influenced by whether and how the knowledge resonates with the concrete experiences of the people. Many of our current approaches to vulnerability do not. Accordingly, scholars argue that a new generation of empirically-informed approaches is needed which are truly multi-, inter- or transdisciplinary in nature.

PRAda will contribute to this endeavour and proposes a transdisciplinary approach to engaging with lived experiences of vulnerability in ways that transcend the research/action divide.

The novelty of PRAda ies in the approach it takes: It draws from the concept of "assemblage" introduced by philosophers Gilles Deleuze and Félix Guattari. An assemblage is a collection of radically heterogenous elements (material stuff, values, norms, feelings, organizations, people etc.) that organize into a system with emergent "doings", and this beyond dichotomies that often characterise our scientific practice (e.g. research vs action, discursive vs non-discursive, social vs ecological). Assemblages provide an angle, without aspiring to the (impossible) task of a complete and impartial point of view. They are particularly good at getting to complexities of lived experiences which might be key for understanding vulnerability in ways that resonates with the concrete experience of the people involved. To put it in simple terms: assemblage theory reverses the trend for understanding complex matters such as vulnerability by reducing it via generalizations towards tackling complexity head on. 

The hypotheses are that assemblage theory will

  1. provide us with a more nuanced understanding of vulnerability which allows for a more targeted design of adaptation action
  2. engage actors in ways that allow to overcome the research/action divide, and
  3. provide a useful approach for adaptation action at the community/municipality level. 

For the case study we have chosen a landscape with a lake "Lac du Salagou" at its centre (France, Departement: Hérault) which is particularly interesting because vulnerability to climate change needs to be conceived of from within a tension field of different uses, each being realized by a different assemblage. A landscape should thus not be understood in a geographical sense but as that out of which different assemblages emerge, each with its own elements, spatiality and temporality. Farmers, tourists, artists, scientists, firemen, local government etc. will all experience the landscape differently and conceptualize it in terms of different uses which are produced by different assemblages. 

The project will draw on a mixed methods approach consisting of relational interviewing and participatory photography to tease out different uses of the landscape and the assemblages that produce them. Effects of climate change, such as the rising temperature, or changing precipitation patterns, affect all assemblages and will serve as starting points for the collaborative development of a narrative beyond boundaries and dichotomies, that is, where no limits are set with respect to defining the vulnerability of the landscape. Solutions depend on meanings, but if meanings are not fixed but constituted via the process of narrative building, novel unforeseen solutions to address the vulnerability of the landscape might emerge. This distinguishes our approach from multi- or interdisciplinary approaches where meanings are fixed by disciplinary framings and which therefore already embody the space of possible solutions. For these, it is a matter of integrating the resulting knowledges and persuading users to apply solutions whereas for the ProReAdapt project it is about engaging users in the process of defining vulnerability and developing solutions in ways that resonate with their identities and values.

Responsable du projet (au sein de SENS)

François Bousquet

Dates début et fin des travaux

déc. 2022 déc. 2024

Terrains

France

Partenaires

  • Stockholm Resilience Center