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Françoise Agbodjo

Mali

Membre Doctorant

Socio-anthropologie

Sujet de thèse : Dynamiques Ouest africaines de gestion durable des semences paysannes : Histoire, évolutions, configuration actuelle (Le cas du COASP-Mali)

En réponse à la révolution verte et au risque d’érosion de la biodiversité des semences en Afrique de l’ouest, une grande dynamique pour la reconnaissance et la gestion durable des semences paysannes s’est mise en route au cours de cette dernière décennie. La plupart des recherches sur ce sujet ramène au COASP (Comité ouest Africaine des Semences Paysannes) qui a vu le jour à la foire de Djimini en 2011. Le COASP se revendique par ailleurs comme leader sur cette question des semences paysannes. Ses membres reconnaissent et veulent faire « reconnaître le système semencier paysan » comme un élément stratégique pour l’avenir de la production agricole et de la vie paysanne en Afrique de l’ouest. Aujourd’hui l’émergence de l’agroécologie et en particulier de l’agroécologie paysanne, fait monter la question des semences paysannes. Il y a de plus en plus d’acteurs/collectifs s’intéressant à la question des semences et qui se l’approprient ; avec de plus en plus de partenaires financiers, de plus en plus d’accompagnateurs techniques sur cette question. La dynamique ouest africaine pour la sauvegarde de la diversité des semences paysannes à ce jour est portée aussi bien par les paysan-ne-s que par le monde des ONG de développement. La multiplicité des collectifs se traduit par une variété de modes d’organisation collective au niveau des praticien-ne-s pour assurer la gestion des semences paysannes de façon durable et efficace et afin de faire reconnaître le système semencier paysan. Ils varient d’un collectif à un autre, d’une organisation à une autre (au sein d’un même collectif y compris même au sein du COASP). Des points de divergence et discussions apparaissent entre les appellations « cases vivantes de semences - Cases de semences - Banque de gènes communautaire - Banques de gènes - Banques de semences - Banques de semences paysannes » qui sont autant de termes pour désigner un espace de gestion des semences paysannes au niveau de la base ; mais qui sont aussi autant de termes qui révèlent des façons de concevoir et d’administrer la gestion des semences en Afrique de l’ouest. Le sujet de cette recherche doctorale est d’étudier la dynamique collective de gestion des semences paysannes en Afrique de l’Ouest en abordant celle-ci à travers une étude de cas : le COASP, vaste organisation nationale regroupant différents collectifs et très présent, actif, au Mali. Mais enquêter le COASP comme point de départ ne signifie pas qu’on se limite à cet acteur. D’autres acteurs/collectifs travaillant sur la question des semences paysannes en Afrique de l’Ouest seront interrogés pour confronter les points de vu (à la fois sur l’histoire, sur les conceptions/pratiques autour des semences paysannes et sur les approches de gestion des semences proposées). Le COASP comme « terrain » d’entrée présente plusieurs originalités qui méritent d’être explorées à la fois sur un plan historique et sur un plan dynamique (actualité et projection) dans un contexte de foisonnement d’acteurs/collectifs qui revendiquent une compétence sur la question des semences. L’originalité de cette thèse réside non seulement dans le fait qu’il s’agit ici d’une des premières s’intéressant à la question de semences paysannes en Afrique de l’ouest en tant que ressources stratégiques autour de laquelle est née une dynamique collective sous régionale (impliquant paysan-ne, ONG, la recherche, les politiques, etc.) mais aussi dans la spécificité de l’organisation de départ de l’étude (le COASP), qui semble être une organisation paysanne d’un autre genre que celles qui ont été étudiées par la littérature anthropologique jusqu’à présent. Trois axes de cadrage théorique seront impliqués : Je vais m’appuyer sur les travaux en anthropologie du développement/ Sociologie des organisations. Un autre axe sera celui de la Sociologie de l’action collective et de la gestion du commun. Des travaux en agronomie et en génétique sur la conservation des semences seront enfin aussi mobilisés. Mon travail se fera au Mali avec pour point d’appui et terrain principal le COASP-Mali. Cependant pour répondre à mes hypothèses il me faudra non seulement enquêter au sein du COASP, mais aussi à l’extérieur, auprès d’acteurs/collectifs qui eux-mêmes travaillent sur la question des semences paysannes en Afrique de l’ouest pour confronter les points de vue. Le choix de mes zones exactes de recherche se fera en fonction de la diversité des pratiques et des collectifs. C’est-à-dire que je choisirai d’autres zones et collectifs d’étude de telle manière qu’il n’y ait pas uniquement le COASP qui y intervient.

Adresse professionnelle :

E-mail : omoniyi.agbodjo@etu.univ-montp3.fr

Téléphone :

Ecole doctorale : ED60

Les productions de Françoise Agbodjo