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MetMut

MetMut - La pêche thonière tropicale entre productivisme et durabilité : un métier en Mutation

Résumé

La pêche thonière tropicale à la senne traverse une phase de mutation profonde qui affecte profondément les interactions et les activités qu’elle sous-tend. Cette mutation résulte à la fois de transformations sociotechniques et technologiques qui impactent considérablement la productivité du travail de pêche, et de préoccupations montantes, relatives aux risques de surexploitation de la ressource. Ces transformations redessinent le métier même de pêcheur thonier. Elles influent sur les modalités de transmission des savoirs et savoir-faire qui le constituent mais aussi sur les préoccupations et les enjeux qui sous-tendent la gestion des ressources et des espaces maritimes. Un élément clé de ces mutations est constitué par l’utilisation massive des Dispositifs Concentrateurs de Poissons (DCP) qui fait passer les pêcheurs d’un métier de « chasseur » à un métier de « cueilleur ».

Le projet, impliquant dès le départ un consortium hybride, mobilisant chercheurs et non-chercheurs sur un pied d’égalité, vise à interroger la manière dont les acteurs de l’arène thonière répondent aux transformations contemporaines de cette activité et font face aux enjeux de durabilité dans l’accès et la gestion de la ressource en thon tropical.

L’histoire de la pêche thonière tropicale à la senne s’est construite à partir de dynamiques à l’œuvre sur différents océans mais surtout à partir de réalités très locales, dont Concarneau (Bretagne, France) est la scène principale. L’inscription territoriale de cette activité s’est étendue depuis la Bretagne vers des pays comme la Côte d’Ivoire et les Seychelles pour s’inscrire dans une activité de plus en plus mondialisée.

Le projet vise à rendre compte de la multi-localisation de la pêche thonière, entre les ports d’attache de Bretagne, les espaces de pêche hauturière en zone tropicale, les ports de débarquement (Abidjan et Port-Victoria) et les instances de régulations à l’échelon national, européen et international. Il est organisé en trois axes, dont chacun structuré par une tension fondatrice : entre localisation et globalisation de l’activité de pêche, entre course au productivisme et enjeux de durabilité, entre activité de pêche et autres usages des espaces marins.

  • Axe 1 – Transformations du métier de pêcheurs : entre ports d’attache et dispositifs sociotechniques
  • Axe 2 – Productivisme versus durabilité : acteurs et institutions de l’arène thonière au niveau national, européen et international
  • Axe 3 – Concurrences entre usages et gouvernance des espaces maritimes

La logique d’ensemble du projet repose sur une articulation à deux niveaux : interaction permanente entre chercheurs, professionnels de la pêche et représentants de la société civile, dans une logique de co-production de la démarche et de ses résultats ; interdisciplinarité dans le champ scientifique (sciences sociales et sciences halieutiques). Il s’inscrit dans un processus de dialogue multi-échelle (de l’échelon local aux arènes internationales) entre science et société.

La démarche de recherche-action et de science participative qui sous-tend ce projet s’applique à la production multi-acteurs de connaissances sur les transformations contemporaines de la pêche thonière tropicale et à l’analyse de ses impacts sociaux et environnementaux, ainsi qu’à l’amélioration de la circulation et de la mise en dialogues de celles-ci.

 

Responsable du projet (au sein de SENS)

Pierre-Yves Le Meur et Nastassia Reyes

Equipe mobilisée au sein de SENS

  • Manon Airaud
  • Estienne Rodary

Dates début et fin des travaux

janv. 2019 déc. 2023

Terrains

France, Côte d’Ivoire et Seychelles

Partenaires

  • UMR Marbec
  • Orthongel
  • Lisode
  • WWF France
  • Thomas Vieille, auteur de bandes dessinées et illustrateur
  • Lucile Garçon, vidéaste indépendante