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Chantal Crenn

France (Dordogne et Gironde), Maghreb, Sénégal, Madagascar

Membre permanent

Anthropologie

J'ai effectué une thèse à L'EHESS -entre Tananarive et Bordeaux- concernant les processus de subjectivations et de circulations des élites malgaches ayant migré en France. Je suis revenue à cette recherche entre 2007 et 2009 en me centrant sur les pratiques alimentaires circulatoires de ces migrants prises dans les idéologies contemporaines concernant l’écologie, le patrimoine, la santé etc…Puis, j'ai amorcé des recherches sur la manière dont l’alimentation (dont le vin) intervenait dans les relations interethniques et patrimoniales hiérarchisées entre les familles d’ouvriers agricoles venues du Maghreb et les autres habitants vignerons, ouvriers agricoles, voisins installés dans les vignobles aquitains. Dans le cadre d’une délégation Cnrs (2009/2011) j'ai mené un projet de recherche concernant la transformation des pratiques alimentaires et les représentations liées à la santé et à l'écologie des migrants dits « sénégalais » retraités de des usines Ford et Lu de Bordeaux effectuant des allées et venues entre le Sénégal et la France. J'approfondis désormais mes recherche grâce à un projet européen Food2gather en interrogeant la place de l'aide alimentaire en milieu urbain ( Bordeaux) et viticole ( Libournais) dans les processus d'hospitalité et d'inhospitalité vis à vis des migrants ( demandeurs d'asile etc...) dont les jeunes mineurs migrant sans parents.

Adresse professionnelle : Université Paul Valéry-Montpellier 3, Avenue Saint-Charles, 34090 Montpellier

E-mail : chantal.crenn@univ-montp3.fr

Téléphone : 0684505480

Les projets de Chantal Crenn

Site internet : FOOD2GATHER - (oslomet.no).

Programmes et actions de recherche en cours

Projet en cours :

COJEMI Communication et construction de l’opinion sur les jeunes migrants isolés

Le projet COJEMI vise à analyser comment se construit la fabrique de l'opinion sur les jeunes migrants non accompagnés afin d'éclairer les politiques publiques mais également les prises de position des citoyens. C'est l'objet principal de cette étude, avec trois objectifs complémentaires : l’étude de la couverture médiatique du sujet, l’étude de la réception de ces discours par les acteurs impliqués et par les jeunes migrants eux-mêmes et enfin les discours publics que les acteurs institutionnels et associatifs produisent en réaction.

Enquête ethnographie auprès des habitant-es et des jeunes MNA en milieu rural en Nouvelle Aquitaine ( Dordogne).

Porteur : Etienne Damome, MICA UBM Bordeaux

Projets achevés : FOOD2GATHER - Exploring foodscapes as public spaces for integration

Bilan FOOD2GATHER

FOOD2GATHER en quelques mots :

Projet européen (financement Heranet) qui réunit 6 pays (France, Allemagne, Norvège, Pays-Bas, Italie, Belgique), qui s’est étalé de mai 2019 à novembre 2022 (durée initiale 2,5 ans mais prolongation suite Covid).

Objet du projet = Saisir la place qu’occupe l'alimentation dans les espaces publics et comprendre son rôle dans les échanges entre les « établis » (Elias et Scotson 1997) des sociétés d'arrivée et « les populations en situation de déplacement »  (Corbet 2020), ainsi que les immigrants installés. La collaboration avec des partenaires associatifs et des artistes a d’emblée été placée au cœur de ce projet anthropologique. Nous avons coopéré, dans une logique de lutte contre les discriminations et le racisme, pour favoriser « l’en-partage » (Crenn 2022) et tendre vers « l’en-commun » (Tibère 2018), afin de mieux diffuser les connaissances acquises auprès des membres de la société civile. Chaque équipe a coopéré avec des partenaires officiels identifié dès le départ (bien que des changements ont pu intervenir au fil de l’eau), et des partenaires non-officiels mais tout aussi important.

Ce projet s’est basé sur des études ethnographiques propres à chaque équipe, dans chaque pays. Il a également promu la coopération entre chercheur.es au sein de chaque équipe, et entre les équipes européennes, et ainsi la connexion entre différentes disciplines (anthropologues, sociologues, philosophe, cinéaste, historienne… tous et toutes intéressés par les problématiques migratoires et alimentaires, bien que sur différents aspect).  

Site internet : FOOD2GATHER - (oslomet.no).

FOOD2GATHER en France : objet, partenaires et lieux d’enquête

En France, nous avons centré notre attention sur le bordelais, plus spécifiquement sur la Métropole bordelaise et la campagne foyenne (à 80km de Bordeaux). Nos partenaires officiels ont été pour Bordeaux le Secours Populaire, et pour Sainte Foy, Les Râteleurs et Cœur de Bastide. De fait, nous avons aussi – selon les temporalités – étroitement coopéré avec un centre social et culturel, plusieurs associations et/ou collectifs qui s’engagent ou agissent pour et/ou avec les personnes en situation de déplacement (A. Corbet), sur des temps longs ou uniquement dans l’urgence, autour ou à partir de l’alimentation, et parfois pour qui l’alimentation n’est initialement pas au cœur de leurs actions. Nous avons coopéré avec des personnes « engagées » donc, pour certaines en situation de migration elles-mêmes, mais aussi avec des personnes migrantes pas spécifiquement engagées dans le secteur associatif, par un travail de terrain sur le long terme, par immersion dans certains lieux de vie notamment (souvent appelés « squats »).

Le projet européen s’est principalement concentré sur les migrations « récentes », celles qui sont associées à ladite « crise migratoire » de 2015 et que bien des chercheurs invitent à relativiser pour parler davantage d’une crise des politiques migratoires et de l’accueil. Si l’on doit parler en termes de « publics » on pourrait dire, sans vouloir reproduire des catégorisations, que le projet s’est tourné vers les « réfugiés », « demandeurs d’asile », et celles et ceux qui en sont déboutés – les « sans-papiers ». Autrement dit, les personnes demandant (ou ayant obtenu) une protection, souvent dans l’attente de celle-ci, qui passe par l’obtention d’une reconnaissance par un statut légal, des « papiers ».

Dans la métropole bordelaise, le terrain d’enquête a été principalement mené par Sarah Marchiset (dans le cadre de sa thèse en cours) et Isabelle Techoueyres, dans de multiples lieux dits d’ « accueil » des personnes migrantes (et parfois d’autres publics précarisés) : associations d’aide alimentaire ; ateliers cuisine ; associations d’hébergement chez des particuliers ; Refugee Food Festival ; CADA et MECS. La majeure partie du terrain s’est concentrée sur les lieux de vie informels autrement appelés « squats » et sur les mobilisations qui les entourent (manifestations de différents ordres entre événements culturels et militantisme visant à dénoncer les pratiques de non-accueil public des personnes migrantes par les pouvoirs publics et/ou à récolter des fonds pour performer un accueil citoyen qui vient pallier aux manques des pouvoirs publics). Parmi les personnes migrantes, une majorité de personnes placées dans l’attente, dont des hommes seuls, des femmes seules ou avec enfants, des familles et des « jeunes » en attente de reconnaissance de leur minorité par le département (ASE).

Toutefois, le terrain foyen nous a conduit à élargir notre vision du point de vue des migrations et du foodscape local. L’enquête en pays foyen a été menée par Chantal Crenn et Isabelle Techoueyres. Elle est venue prolonger les travaux menés de longue date par Chantal sur les ouvriers agricoles, dans les vignes, et renforcer l’analyse du paysage migratoire et alimentaire local, en s’appuyant notamment sur les actions quotidiennes des deux associations partenaires, sur le marché hebdomadaire de Sainte-Foy-La-Grande, et les associations d’aide alimentaire (les Resto du Cœur notamment). Les interlocuteur.ices sont pour beaucoup des personnes ayant immigré de longue date, et des enfants nés ici de parents nés ailleurs. Beaucoup d’entre eux et elles travaillent dans les vignobles alentours aux côtés de travailleurs migrants saisonniers, voir de travailleurs migrants en quête de papiers venant de Bordeaux (place St Michel, lieu de « ramasse » historique vers les champs). Peu de choses en commun dans ces parcours, très hétérogènes, mais une forte tendance à être catégorisés comme « étrangers » (certains étant alors perçus comme des éternels étrangers, renvoyés à une étrangéité même lorsqu’ils habitent le pays foyen depuis de longues années ou même y sont nés) et fortement ethnicisés par celles et ceux qui se considèrent comme les « vrais locaux », ceux « du terroir ». Ainsi, à Ste Foy, il nous est apparu pertinent, en suivant la méthodologie inductive, de ne pas circonscrire l’enquête aux « nouveaux venus » seulement.

Relations avec nos interlocuteur.ices et partenaires : coopérations et expérimentations

Notre enquête s’est basée sur les fondamentaux de l’anthropologie, donc un travail ethnographique au long court, une immersion dans les quotidiens de nos interlocuteur.ices, pour aboutir à une anthropologie « embarquée » (Dubey), ayant nous-mêmes participé dans une certaine mesure aux pratiques de solidarisations performées par les personnes rencontrées (distribution alimentaire, ouverture de squat, cuisine collective, potager, etc.).

Le Covid et spécifiquement les confinements successifs nous ont obligé à repenser notre travail et nos relations avec les personnes sur le terrain. Face à l’impossibilité relative de se voir, nous avons bricolé pour maintenir le lien et suivre les actions menées et les discours tenus via les réseaux sociaux, et les conversations téléphoniques, tout en participant à quelques actions de solidarité alimentaire entre Ste Foy et Bordeaux, ce qui a eu pour effet de nous faire prendre en considération le Covid comme élément d’enquête à part entière, inclus dans notre enquête de départ.

Le projet fut l’occasion de développer des approches expérimentales et des aspects novateurs, tels que les forums hybrides et le projet pilote, fondés sur la co-construction avec nos interlocuteurs, et donc leur participation. Deux forums hybrides ont été tenus (Ste-Foy et Bordeaux) autour d’une controverse adaptée à chaque territoire : « Trop de précaires au ventre vide à Ste-Foy / à Bordeaux ? ». Ces moments ont consisté en la réunion de différents protagonistes pour discuter de cette controverse, et chercher ensemble des pistes de réflexion pour améliorer la situation. Experts, bénévoles et militants, personnes en situation de précarité et/ou de migration, élus, agriculteurs, travailleurs sociaux ont pu être réunis. Les échanges étaient guidés par une équipe d’animation deux membres des Râteleurs, avec qui nous avons décidé de la controverse.

Le projet pilote a consisté en l’organisation d’un festival qui s’est tenu du 16 au 19 juin 2022 à Sainte-Foy, appelé « Cuisines de rue, cuisines d’ici venues d’ailleurs », et qui est venu conclure publiquement FOOD2GATHER en faisant office de restitution, autour de temps de discussions, d’ateliers culinaires, de repas en commun, d’expo photo… Entremêlant ainsi ce qui a été au cœur de ces dernières années de travail : la recherche anthropologique et l’art, au service de la création d’en-partage, et dans une logique « science et société ».

L’ultime conclusion publique du projet s’est tenue fin novembre, juste avant la clôture officielle de FOOD2GATHER, à Sainte-Foy, en coopération avec les éducateur.ices et les jeunes d’un foyer accueillant des jeunes mineurs de l’ASE et des MNA. Ce temps étalé sur une après-midi et une soirée a consisté en une restitution de l’expo photo « Bienvenue chez nous » réalisée en 2019 dans et avec les habitants d’un squat bordelais (dont des jeunes en attente de reconnaissance de leur minorité), la projection de deux films documentaires dont l’un « There is no time » co-réalisé par Sarah Marchiset, avec Doriane Conti et Ali Al-Zuhairi, et un atelier cuisine mené par les Râteleurs et un groupe de jeunes du foyer qui ont proposé « leurs » recettes.

La coopération avec des artistes, et l’emploi d’outils créatifs a été au cœur de notre travail. Durant FOOD2GATHER, nous avons ainsi réalisé :

  • Une expo photo
  • Deux films documentaires
  • Une BD
  • Trois podcasts
  • Une carte sensible
  • Autant de média grâce auxquels il a été possible d’approfondir la coopération avec nos interlocuteurs, de d’expérimenter une recherche en co-création, et au sein de laquelle il a été possible au moins sur certains temps, de ne pas parler « pour » ni « à la place de » mais « avec », et même de laisser la parole (l’appareil photo, le stylo…) aux personnes rencontrées durant l’enquête. Ces médias ont aussi simplifié la possibilité de toucher un public plus large pour diffuser nos travaux et échanger sur le sujet.

    Quelques résultats de l’enquête :

  • Constat de forte dépendance des personnes précarisées (dont les personnes en situations de migration et celles travaillant dans les vignes) à une aide alimentaire qui repose sur les rebuts défiscalisés de l’industrie agroalimentaire et peine à satisfaire l’ensemble des fonctions intrinsèques à l’alimentation (symbolique, sociale, culturelle, hédonique)
  • Intérêt fort de la part des différents acteurs rencontrés sur le terrain pour les questions alimentaires selon leur définition subjective du « bien manger » et « bien produire », reposant sur des critères environnementaux, humains, de santé. Le « bien nourrir » se fabrique avec le « bien faire de la politique » : ces échanges ont fait ressortir « l’économie morale » (Siméant 2010, Fassin 2009) de l’alimentation ainsi que son imbrication avec le politique, la « citoyenneté », les « solidarités », l’échange économique.
  • Un écart se creuse entre Ste-Foy et Bordeaux concernant la dimension « migratoire » : quasiment absente à la campagne dans les discussions, reflet de la difficulté à penser collectivement ce sujet et parfois une surdétermination ethnique quand les migrations sont évoquées.
  • A la campagne, méconnaissance des problématiques spécifiques rencontrées par les personnes exilées précarisées : imbrication des précarités qui mérite d’être éclairée administrative, résidentielle, alimentaire.
  • A la campagne toujours, non-conscience des liens entre la précarité alimentaire et le racisme vécus par les ouvriers agricoles immigrés, pourtant cheville ouvrière de l’agriculture locale. La présence ancienne des travailleurs des anciennes colonies dans les vignes et les vergers n’est que peu interrogée par les bénévoles les plus âgés, qui en outre croient dans les vertus du système agricole et d’aide alimentaire tel qu’il est. Ceci va avec une absence de reconnaissance des particularités culinaires des personnes exilées et précarisées, et de l’importance de permettre l’accès à une alimentation « bonne à penser ».
  • Contrairement à Bordeaux, les rares associations locales ayant conscience de cette situation et œuvrant pour favoriser l’en-partage via des ateliers cuisines, des jardins partagés ou la reconnaissance des droits des travailleurs agricoles, peinent à aborder la question publiquement. Les groupes d’extrême droite comme « entrepreneurs de morale » détiennent, dans l’espace public (incluant les réseaux sociaux) de ce secteur viticole, une forme de respectabilité qui rend complexe toute solidarité revendiquée pour « les migrants ».
  • Dans la métropole bordelaise, les acteurs associatifs s’emparent de la question migratoire par l’alimentation comme un moyen d’entrer en relation avec l’Autre, essayant de pallier ce qui est vécu comme un manquement de l’Etat. Il s’agit de nourrir ces personnes qui ont faim et qui vivent « en bas de chez soi » (Coutant 2018), dans la rue, pour construire une autre forme de mobilisation au-delà de l’alimentation : la réquisition de bâtiments vides afin de loger les plus marginalisés, l’aide administrative et, pour certains, la revendication d’un statut légal.
  • Dans le domaine de l’aide alimentaire, face aux urgences, bénévoles et militants ont la sensation de « mettre un pansement sur une jambe de bois ». L’envie de proposer une nourriture non seulement « bonne à manger » mais aussi « bonne à penser » (avec tout ce que cela suppose de subjectivités) et de sortir d’une relation intrinsèquement hiérarchique entre « donneur » et « receveur », existe. Mais l’augmentation du nombre de « personnes aidées » rend très difficile le développement de formes alternatives d’aide qui permettraient de sortir de la dépendance aux rebuts des supermarchés. Les choix politiques continuent de s’orienter vers le financement de l’aide alimentaire « classique ».
  • Le fait que les bénévoles se nourrissent souvent eux-mêmes des produits de l’agro-industrie, le temps, l’énergie et les émotions qu’ils placent dans leur engagement, leur méconnaissance relative du système et politiques alimentaires, agissent comme inhibiteurs du sens critique. La question de la « qualité » fait difficilement consensus, car liée aux vécus individuels, trajectoires sociales, professionnelles, familiales, associatives, alimentaires, résidentielles et générationnelles, puisque certaines personnes ont foi en ce modèle d’après-guerre qui promettait de nourrir tout le monde avec de « bons » produits accessibles.
  • Nos interlocuteur.ices s’accordent pour dire que la précarité alimentaire est directement liée aux manques des politiques publiques (cf. D. Paturel et al. 2020), et que les initiatives citoyennes ne suffisent pas à endiguer le problème.
  • L’invisibilité des personnes en situation de migration à l’intérieur de ces questionnements reste saillante, surtout à la campagne. Non seulement nous peinons à inclure des personnes exilées en situation de précarité dans les dynamiques de réflexion, mais nous constatons que ces dernières apparaissent peu dans les discours des participants associatifs ou institutionnels. La diversité des réalités vécues par les « personnes en déplacement » reste mal connue.
  • Le festival a permis de mettre en évidence le caractère cosmopolite de la campagne et son appartenance à une économie monde, générant un foodscape riche et complexe, fait d’apports multiculturels et d’une économie viticole gourmande en main d’œuvre immigrée à bas coût.
  • Grâce aux multiples coopérations, ce projet a évité de produire des données culturalistes sur les personnes dites « migrantes », plaçant la créativité au cœur de l’enquête. Nos interlocuteur.ices ont pu se saisir d’une recherche anthropologique, en faire une manifestation culturelle, s’interroger sur nos ethnocentrismes, les mots utilisés, prendre conscience des dessous du système alimentaire et viticole, de l’existence de squats à la campagne, remarquer l’influence du discours d’extrême droite et sa notabilité. Les forums hybrides et les productions où s’entremêlent arts et anthropologie renforcent et complètent des savoirs locaux, permettant aux habitants (sédentaires ou venus d’ailleurs) de les appréhender dans une expérience nouvelle qui sort des catégories classiques des médias sur l’immigration.
  • La recherche sur deux territoires, urbain et rural, a permis de faire connaître la discipline auprès d’interlocuteurs peu habitués à fréquenter le monde académique. Enfin, c’est en échangeant avec autrui (et non en prenant des informations à autrui) que savoirs et connaissances se co-construisent pour un enrichissement réciproque.
Photo de présentation des collaborations scientifiques

Collaborations scientifiques

Oslomet Norway (Virginie Amilien)

Université de Liège ( Elodie Razy)

Université de New York (Kristin Reynolds)

Université de Southampton (Marion Demossier)

Thèses en cours

 

  • Michel Nguessan -Vécus et parcours migratoires associés aux conditions économiques, politiques environnementales des jeunes migrants sénégalais, guinéens et ivoiriens dans leurs pays de départ et en France. (2023-)
  • Marchiset Sarah - Alimentation et espaces public en contexte migratoire français et girondin : une mise en lumière des dynamiques d'(in)hospitalité et de co-constructions identitaires entre établis et outsiders à Bordeaux (33) ( UPV UMR SENS) (2020-) Contrat doctortal européen Food2gather.
  • Sabine Meïer - Donner à voir, agir. Place et rôle des systèmes alimentaires comme instrument politique dans l’accès aux droits des exilé.e.s en Occitanie  (codir avec Laurence Tibère) ( UPV UMR SENS et Université de Toulouse Jean-Jaurès)  (2021-) Contrat doctoral Institut Convergences Migration.
  • Kossi Loumonvi - Vivre en squat : entre habiter et résister en situation de contraintes administratives, sanitaires, alimentaires et environnementales à Montpellier (UPV UMR SENS) (codir avec Marion Lièvre) (2021-)
  • Léa Keller - L'arrivée et la prise en charge des MNA et les questions qu'ils posent aux travailleurs sociaux l’ASE en Gironde (codir avec Isabelle Rigoni) (UBM UMR Passages) (2020) Contrat CIFRE
  • Anastajia Bietta - Pour une anthropologie de la mode en contexte migratoire entre France et Afrique de l’Ouest, (codir avec Isabelle Gobatto) (UB, UMR Passages) (2018-)

Les projets de Chantal Crenn

Site internet : FOOD2GATHER - (oslomet.no).

Programmes et actions de recherche en cours

Projet en cours :

COJEMI Communication et construction de l’opinion sur les jeunes migrants isolés

Le projet COJEMI vise à analyser comment se construit la fabrique de l'opinion sur les jeunes migrants non accompagnés afin d'éclairer les politiques publiques mais également les prises de position des citoyens. C'est l'objet principal de cette étude, avec trois objectifs complémentaires : l’étude de la couverture médiatique du sujet, l’étude de la réception de ces discours par les acteurs impliqués et par les jeunes migrants eux-mêmes et enfin les discours publics que les acteurs institutionnels et associatifs produisent en réaction.

Enquête ethnographie auprès des habitant-es et des jeunes MNA en milieu rural en Nouvelle Aquitaine ( Dordogne).

Porteur : Etienne Damome, MICA UBM Bordeaux

Projets achevés : FOOD2GATHER - Exploring foodscapes as public spaces for integration

Bilan FOOD2GATHER

FOOD2GATHER en quelques mots :

Projet européen (financement Heranet) qui réunit 6 pays (France, Allemagne, Norvège, Pays-Bas, Italie, Belgique), qui s’est étalé de mai 2019 à novembre 2022 (durée initiale 2,5 ans mais prolongation suite Covid).

Objet du projet = Saisir la place qu’occupe l'alimentation dans les espaces publics et comprendre son rôle dans les échanges entre les « établis » (Elias et Scotson 1997) des sociétés d'arrivée et « les populations en situation de déplacement »  (Corbet 2020), ainsi que les immigrants installés. La collaboration avec des partenaires associatifs et des artistes a d’emblée été placée au cœur de ce projet anthropologique. Nous avons coopéré, dans une logique de lutte contre les discriminations et le racisme, pour favoriser « l’en-partage » (Crenn 2022) et tendre vers « l’en-commun » (Tibère 2018), afin de mieux diffuser les connaissances acquises auprès des membres de la société civile. Chaque équipe a coopéré avec des partenaires officiels identifié dès le départ (bien que des changements ont pu intervenir au fil de l’eau), et des partenaires non-officiels mais tout aussi important.

Ce projet s’est basé sur des études ethnographiques propres à chaque équipe, dans chaque pays. Il a également promu la coopération entre chercheur.es au sein de chaque équipe, et entre les équipes européennes, et ainsi la connexion entre différentes disciplines (anthropologues, sociologues, philosophe, cinéaste, historienne… tous et toutes intéressés par les problématiques migratoires et alimentaires, bien que sur différents aspect).  

Site internet : FOOD2GATHER - (oslomet.no).

FOOD2GATHER en France : objet, partenaires et lieux d’enquête

En France, nous avons centré notre attention sur le bordelais, plus spécifiquement sur la Métropole bordelaise et la campagne foyenne (à 80km de Bordeaux). Nos partenaires officiels ont été pour Bordeaux le Secours Populaire, et pour Sainte Foy, Les Râteleurs et Cœur de Bastide. De fait, nous avons aussi – selon les temporalités – étroitement coopéré avec un centre social et culturel, plusieurs associations et/ou collectifs qui s’engagent ou agissent pour et/ou avec les personnes en situation de déplacement (A. Corbet), sur des temps longs ou uniquement dans l’urgence, autour ou à partir de l’alimentation, et parfois pour qui l’alimentation n’est initialement pas au cœur de leurs actions. Nous avons coopéré avec des personnes « engagées » donc, pour certaines en situation de migration elles-mêmes, mais aussi avec des personnes migrantes pas spécifiquement engagées dans le secteur associatif, par un travail de terrain sur le long terme, par immersion dans certains lieux de vie notamment (souvent appelés « squats »).

Le projet européen s’est principalement concentré sur les migrations « récentes », celles qui sont associées à ladite « crise migratoire » de 2015 et que bien des chercheurs invitent à relativiser pour parler davantage d’une crise des politiques migratoires et de l’accueil. Si l’on doit parler en termes de « publics » on pourrait dire, sans vouloir reproduire des catégorisations, que le projet s’est tourné vers les « réfugiés », « demandeurs d’asile », et celles et ceux qui en sont déboutés – les « sans-papiers ». Autrement dit, les personnes demandant (ou ayant obtenu) une protection, souvent dans l’attente de celle-ci, qui passe par l’obtention d’une reconnaissance par un statut légal, des « papiers ».

Dans la métropole bordelaise, le terrain d’enquête a été principalement mené par Sarah Marchiset (dans le cadre de sa thèse en cours) et Isabelle Techoueyres, dans de multiples lieux dits d’ « accueil » des personnes migrantes (et parfois d’autres publics précarisés) : associations d’aide alimentaire ; ateliers cuisine ; associations d’hébergement chez des particuliers ; Refugee Food Festival ; CADA et MECS. La majeure partie du terrain s’est concentrée sur les lieux de vie informels autrement appelés « squats » et sur les mobilisations qui les entourent (manifestations de différents ordres entre événements culturels et militantisme visant à dénoncer les pratiques de non-accueil public des personnes migrantes par les pouvoirs publics et/ou à récolter des fonds pour performer un accueil citoyen qui vient pallier aux manques des pouvoirs publics). Parmi les personnes migrantes, une majorité de personnes placées dans l’attente, dont des hommes seuls, des femmes seules ou avec enfants, des familles et des « jeunes » en attente de reconnaissance de leur minorité par le département (ASE).

Toutefois, le terrain foyen nous a conduit à élargir notre vision du point de vue des migrations et du foodscape local. L’enquête en pays foyen a été menée par Chantal Crenn et Isabelle Techoueyres. Elle est venue prolonger les travaux menés de longue date par Chantal sur les ouvriers agricoles, dans les vignes, et renforcer l’analyse du paysage migratoire et alimentaire local, en s’appuyant notamment sur les actions quotidiennes des deux associations partenaires, sur le marché hebdomadaire de Sainte-Foy-La-Grande, et les associations d’aide alimentaire (les Resto du Cœur notamment). Les interlocuteur.ices sont pour beaucoup des personnes ayant immigré de longue date, et des enfants nés ici de parents nés ailleurs. Beaucoup d’entre eux et elles travaillent dans les vignobles alentours aux côtés de travailleurs migrants saisonniers, voir de travailleurs migrants en quête de papiers venant de Bordeaux (place St Michel, lieu de « ramasse » historique vers les champs). Peu de choses en commun dans ces parcours, très hétérogènes, mais une forte tendance à être catégorisés comme « étrangers » (certains étant alors perçus comme des éternels étrangers, renvoyés à une étrangéité même lorsqu’ils habitent le pays foyen depuis de longues années ou même y sont nés) et fortement ethnicisés par celles et ceux qui se considèrent comme les « vrais locaux », ceux « du terroir ». Ainsi, à Ste Foy, il nous est apparu pertinent, en suivant la méthodologie inductive, de ne pas circonscrire l’enquête aux « nouveaux venus » seulement.

Relations avec nos interlocuteur.ices et partenaires : coopérations et expérimentations

Notre enquête s’est basée sur les fondamentaux de l’anthropologie, donc un travail ethnographique au long court, une immersion dans les quotidiens de nos interlocuteur.ices, pour aboutir à une anthropologie « embarquée » (Dubey), ayant nous-mêmes participé dans une certaine mesure aux pratiques de solidarisations performées par les personnes rencontrées (distribution alimentaire, ouverture de squat, cuisine collective, potager, etc.).

Le Covid et spécifiquement les confinements successifs nous ont obligé à repenser notre travail et nos relations avec les personnes sur le terrain. Face à l’impossibilité relative de se voir, nous avons bricolé pour maintenir le lien et suivre les actions menées et les discours tenus via les réseaux sociaux, et les conversations téléphoniques, tout en participant à quelques actions de solidarité alimentaire entre Ste Foy et Bordeaux, ce qui a eu pour effet de nous faire prendre en considération le Covid comme élément d’enquête à part entière, inclus dans notre enquête de départ.

Le projet fut l’occasion de développer des approches expérimentales et des aspects novateurs, tels que les forums hybrides et le projet pilote, fondés sur la co-construction avec nos interlocuteurs, et donc leur participation. Deux forums hybrides ont été tenus (Ste-Foy et Bordeaux) autour d’une controverse adaptée à chaque territoire : « Trop de précaires au ventre vide à Ste-Foy / à Bordeaux ? ». Ces moments ont consisté en la réunion de différents protagonistes pour discuter de cette controverse, et chercher ensemble des pistes de réflexion pour améliorer la situation. Experts, bénévoles et militants, personnes en situation de précarité et/ou de migration, élus, agriculteurs, travailleurs sociaux ont pu être réunis. Les échanges étaient guidés par une équipe d’animation deux membres des Râteleurs, avec qui nous avons décidé de la controverse.

Le projet pilote a consisté en l’organisation d’un festival qui s’est tenu du 16 au 19 juin 2022 à Sainte-Foy, appelé « Cuisines de rue, cuisines d’ici venues d’ailleurs », et qui est venu conclure publiquement FOOD2GATHER en faisant office de restitution, autour de temps de discussions, d’ateliers culinaires, de repas en commun, d’expo photo… Entremêlant ainsi ce qui a été au cœur de ces dernières années de travail : la recherche anthropologique et l’art, au service de la création d’en-partage, et dans une logique « science et société ».

L’ultime conclusion publique du projet s’est tenue fin novembre, juste avant la clôture officielle de FOOD2GATHER, à Sainte-Foy, en coopération avec les éducateur.ices et les jeunes d’un foyer accueillant des jeunes mineurs de l’ASE et des MNA. Ce temps étalé sur une après-midi et une soirée a consisté en une restitution de l’expo photo « Bienvenue chez nous » réalisée en 2019 dans et avec les habitants d’un squat bordelais (dont des jeunes en attente de reconnaissance de leur minorité), la projection de deux films documentaires dont l’un « There is no time » co-réalisé par Sarah Marchiset, avec Doriane Conti et Ali Al-Zuhairi, et un atelier cuisine mené par les Râteleurs et un groupe de jeunes du foyer qui ont proposé « leurs » recettes.

La coopération avec des artistes, et l’emploi d’outils créatifs a été au cœur de notre travail. Durant FOOD2GATHER, nous avons ainsi réalisé :

  • Une expo photo
  • Deux films documentaires
  • Une BD
  • Trois podcasts
  • Une carte sensible
  • Autant de média grâce auxquels il a été possible d’approfondir la coopération avec nos interlocuteurs, de d’expérimenter une recherche en co-création, et au sein de laquelle il a été possible au moins sur certains temps, de ne pas parler « pour » ni « à la place de » mais « avec », et même de laisser la parole (l’appareil photo, le stylo…) aux personnes rencontrées durant l’enquête. Ces médias ont aussi simplifié la possibilité de toucher un public plus large pour diffuser nos travaux et échanger sur le sujet.

    Quelques résultats de l’enquête :

  • Constat de forte dépendance des personnes précarisées (dont les personnes en situations de migration et celles travaillant dans les vignes) à une aide alimentaire qui repose sur les rebuts défiscalisés de l’industrie agroalimentaire et peine à satisfaire l’ensemble des fonctions intrinsèques à l’alimentation (symbolique, sociale, culturelle, hédonique)
  • Intérêt fort de la part des différents acteurs rencontrés sur le terrain pour les questions alimentaires selon leur définition subjective du « bien manger » et « bien produire », reposant sur des critères environnementaux, humains, de santé. Le « bien nourrir » se fabrique avec le « bien faire de la politique » : ces échanges ont fait ressortir « l’économie morale » (Siméant 2010, Fassin 2009) de l’alimentation ainsi que son imbrication avec le politique, la « citoyenneté », les « solidarités », l’échange économique.
  • Un écart se creuse entre Ste-Foy et Bordeaux concernant la dimension « migratoire » : quasiment absente à la campagne dans les discussions, reflet de la difficulté à penser collectivement ce sujet et parfois une surdétermination ethnique quand les migrations sont évoquées.
  • A la campagne, méconnaissance des problématiques spécifiques rencontrées par les personnes exilées précarisées : imbrication des précarités qui mérite d’être éclairée administrative, résidentielle, alimentaire.
  • A la campagne toujours, non-conscience des liens entre la précarité alimentaire et le racisme vécus par les ouvriers agricoles immigrés, pourtant cheville ouvrière de l’agriculture locale. La présence ancienne des travailleurs des anciennes colonies dans les vignes et les vergers n’est que peu interrogée par les bénévoles les plus âgés, qui en outre croient dans les vertus du système agricole et d’aide alimentaire tel qu’il est. Ceci va avec une absence de reconnaissance des particularités culinaires des personnes exilées et précarisées, et de l’importance de permettre l’accès à une alimentation « bonne à penser ».
  • Contrairement à Bordeaux, les rares associations locales ayant conscience de cette situation et œuvrant pour favoriser l’en-partage via des ateliers cuisines, des jardins partagés ou la reconnaissance des droits des travailleurs agricoles, peinent à aborder la question publiquement. Les groupes d’extrême droite comme « entrepreneurs de morale » détiennent, dans l’espace public (incluant les réseaux sociaux) de ce secteur viticole, une forme de respectabilité qui rend complexe toute solidarité revendiquée pour « les migrants ».
  • Dans la métropole bordelaise, les acteurs associatifs s’emparent de la question migratoire par l’alimentation comme un moyen d’entrer en relation avec l’Autre, essayant de pallier ce qui est vécu comme un manquement de l’Etat. Il s’agit de nourrir ces personnes qui ont faim et qui vivent « en bas de chez soi » (Coutant 2018), dans la rue, pour construire une autre forme de mobilisation au-delà de l’alimentation : la réquisition de bâtiments vides afin de loger les plus marginalisés, l’aide administrative et, pour certains, la revendication d’un statut légal.
  • Dans le domaine de l’aide alimentaire, face aux urgences, bénévoles et militants ont la sensation de « mettre un pansement sur une jambe de bois ». L’envie de proposer une nourriture non seulement « bonne à manger » mais aussi « bonne à penser » (avec tout ce que cela suppose de subjectivités) et de sortir d’une relation intrinsèquement hiérarchique entre « donneur » et « receveur », existe. Mais l’augmentation du nombre de « personnes aidées » rend très difficile le développement de formes alternatives d’aide qui permettraient de sortir de la dépendance aux rebuts des supermarchés. Les choix politiques continuent de s’orienter vers le financement de l’aide alimentaire « classique ».
  • Le fait que les bénévoles se nourrissent souvent eux-mêmes des produits de l’agro-industrie, le temps, l’énergie et les émotions qu’ils placent dans leur engagement, leur méconnaissance relative du système et politiques alimentaires, agissent comme inhibiteurs du sens critique. La question de la « qualité » fait difficilement consensus, car liée aux vécus individuels, trajectoires sociales, professionnelles, familiales, associatives, alimentaires, résidentielles et générationnelles, puisque certaines personnes ont foi en ce modèle d’après-guerre qui promettait de nourrir tout le monde avec de « bons » produits accessibles.
  • Nos interlocuteur.ices s’accordent pour dire que la précarité alimentaire est directement liée aux manques des politiques publiques (cf. D. Paturel et al. 2020), et que les initiatives citoyennes ne suffisent pas à endiguer le problème.
  • L’invisibilité des personnes en situation de migration à l’intérieur de ces questionnements reste saillante, surtout à la campagne. Non seulement nous peinons à inclure des personnes exilées en situation de précarité dans les dynamiques de réflexion, mais nous constatons que ces dernières apparaissent peu dans les discours des participants associatifs ou institutionnels. La diversité des réalités vécues par les « personnes en déplacement » reste mal connue.
  • Le festival a permis de mettre en évidence le caractère cosmopolite de la campagne et son appartenance à une économie monde, générant un foodscape riche et complexe, fait d’apports multiculturels et d’une économie viticole gourmande en main d’œuvre immigrée à bas coût.
  • Grâce aux multiples coopérations, ce projet a évité de produire des données culturalistes sur les personnes dites « migrantes », plaçant la créativité au cœur de l’enquête. Nos interlocuteur.ices ont pu se saisir d’une recherche anthropologique, en faire une manifestation culturelle, s’interroger sur nos ethnocentrismes, les mots utilisés, prendre conscience des dessous du système alimentaire et viticole, de l’existence de squats à la campagne, remarquer l’influence du discours d’extrême droite et sa notabilité. Les forums hybrides et les productions où s’entremêlent arts et anthropologie renforcent et complètent des savoirs locaux, permettant aux habitants (sédentaires ou venus d’ailleurs) de les appréhender dans une expérience nouvelle qui sort des catégories classiques des médias sur l’immigration.
  • La recherche sur deux territoires, urbain et rural, a permis de faire connaître la discipline auprès d’interlocuteurs peu habitués à fréquenter le monde académique. Enfin, c’est en échangeant avec autrui (et non en prenant des informations à autrui) que savoirs et connaissances se co-construisent pour un enrichissement réciproque.
Photo de présentation des collaborations scientifiques

Collaborations scientifiques

Oslomet Norway (Virginie Amilien)

Université de Liège ( Elodie Razy)

Université de New York (Kristin Reynolds)

Université de Southampton (Marion Demossier)

Thèses en cours

 

  • Michel Nguessan -Vécus et parcours migratoires associés aux conditions économiques, politiques environnementales des jeunes migrants sénégalais, guinéens et ivoiriens dans leurs pays de départ et en France. (2023-)
  • Marchiset Sarah - Alimentation et espaces public en contexte migratoire français et girondin : une mise en lumière des dynamiques d'(in)hospitalité et de co-constructions identitaires entre établis et outsiders à Bordeaux (33) ( UPV UMR SENS) (2020-) Contrat doctortal européen Food2gather.
  • Sabine Meïer - Donner à voir, agir. Place et rôle des systèmes alimentaires comme instrument politique dans l’accès aux droits des exilé.e.s en Occitanie  (codir avec Laurence Tibère) ( UPV UMR SENS et Université de Toulouse Jean-Jaurès)  (2021-) Contrat doctoral Institut Convergences Migration.
  • Kossi Loumonvi - Vivre en squat : entre habiter et résister en situation de contraintes administratives, sanitaires, alimentaires et environnementales à Montpellier (UPV UMR SENS) (codir avec Marion Lièvre) (2021-)
  • Léa Keller - L'arrivée et la prise en charge des MNA et les questions qu'ils posent aux travailleurs sociaux l’ASE en Gironde (codir avec Isabelle Rigoni) (UBM UMR Passages) (2020) Contrat CIFRE
  • Anastajia Bietta - Pour une anthropologie de la mode en contexte migratoire entre France et Afrique de l’Ouest, (codir avec Isabelle Gobatto) (UB, UMR Passages) (2018-)
Photo de présentation des publis

Publications récentes